Coup de coeur inattendu pour un chat errant…

Chaque année, des centaines de chats sont abandonnés par leur propriétaire dans les rues de Montréal. L’automne venu, les nouveaux vagabonds cherchent chaleur, nourriture et affection à travers les ruelles de la ville. Plusieurs se retrouvent aux fenêtres de nos maisons, leurs miaulements faisant fondre le coeur des amoureux des animaux. Tenté de laisser un chat de ruelle entrer dans votre vie ? Pour une adoption toute en douceur, voici quelques questions auxquelles il vaut mieux réfléchir au préalable.

Mais d’où vient t’il ?

Il est souvent difficile de retracer l’origine des chats errants. Plusieurs sont issus d’un milieu familial, d’autres sont nés et ont survécu dans la rue.

N’oubliez pas que même le matou le plus aguerri peut en réalité être activement recherché par une famille attristée (parfois depuis plusieurs mois). Quelques annonces sur les poteaux téléphoniques, facebook ou sur internet (http://petluck.ca/) pourront parfois permettre de faire des heureux. Certains propriétaires avisés auront muni leur animal d’une puce électronique sous-cutanée pouvant être détectée lors d’un examen chez un vétérinaire ou dans un refuge. Les informations contenues sur la puce permettront de retracer son domicile.

Est-il en santé ?

Il est toujours préférable de faire examiner l’animal par un vétérinaire avant son introduction dans la maison, particulièrement lorsque d’autres animaux y vivent déjà pour:

– Obtenir une estimation de l’âge de l’animal, confirmer le sexe (mâle ou femelle) et le statut reproducteur (stérilisé ou non).

– Détection de la présence de parasites externes (puces, mites d’oreille, gale, teigne) transmissibles aux animaux ou aux humains.

– Détection de maladies infectieuses (ex: leucémie et sida félin)

Qu’est ce qu’on doit prévoir?

Si vous avez la gentillesse de recueillir un chat errant, certaines mesures sont à prévoir:

Traitement pour les parasites externes : dans le doute, le traitement qui est très sécuritaire, sera souvent administré d’office. En cas d’infestation, le traitement sera poursuivi à raison d’une fois par mois pour 2 à 3 mois.

Traitement pour les vers intestinaux : la grande majorité des chats qui vivent ou vont à l’extérieur sont en contact avec les oeufs de ces vers du système digestif. Plusieurs adultes ne montrent pas de signe (selles molles, vomissements), mais dépensent une bonne partie de leur énergie à combattre et nourrir ces envahisseurs. Un traitement adéquat leur permettra souvent de reprendre du poids et d’être plus actifs.

Test pour les virus du sida et la leucémie féline : ces maladies infectieuses sont fréquentes chez les chats de ruelle. Transmises via la salive, le sang et les contacts sexuels, elles causent une défaillance du système immunitaire à long terme (parfois quelques années plus tard) et éventuellement la mort. Certaines précautions devront être prises avec les chats porteurs de ces virus, particulièrement si votre foyer héberge d’autres chats. Les porteurs devraient être gardés strictement à l’intérieur pour éviter de contaminer leurs pairs.

Vaccination : comme l’historique du chat est rarement connue, il est recommandé de démarrer un protocole de vaccination approprié en fonction de leur nouveau style de vie (intérieur ou extérieur?). Il faut compter une seconde visite chez le vétérinaire le mois suivant pour le rappel de vaccin.

Stérilisation : évitez que l’histoire ne se répète. Une fois que Minou est bien vacciné, il est temps de procéder à sa stérilisation. Non seulement la chirurgie permet d’éviter la multiplication de vos soucis, elle permet aussi de diminuer le risque de transmission des maladies infectieuses énoncées plus haut en limitant les risques de conflits avec les autres habitants de la ruelle.

Puce électronique (micropuce) : souvent effectuée au moment de la vaccination ou de la stérilisation, la mise en place d’une puce électronique sous la peau de l’animal permet aux intervenants du milieu animal (vétérinaires, refuges, fourrières) de l’identifier s’il vient à s’égarer. La puce contient également les informations de base (statut vaccinal, âge, contact d’urgence) afin de permettre à un vétérinaire de prendre des décisions éclairées s’il n’arrive pas à vous contacter. À considérer sérieusement si vous envisagez donner accès à l’extérieur à votre nouveau compagnon.

Et quand ce n’est pas possible?

Malheureusement, on ne peut donner refuge à tous les chats de ruelle. Que se soit pour une question pratique (ex.:nombre d’animaux dans la famille, fonds disponibles, règlements d’immeuble) ou de santé (ex.: allergies) chacun atteint sa limite un jour ou l’autre. Informez-vous autour de vous: un ami/voisin qui cherche peut-être un nouvel ami qui ronronne…

Lorsqu’un chat doit passer l’hiver à l’extérieur, vous pouvez lui offrir un petit coin au chaud à l’abri du vent pour se réfugier (une simple boîte de carton avec une couverture ferait l’affaire, voir lien plus bas) et une nourriture pour subvenir à ses besoins élevés en calories lors des grands froids (diète pour chaton de bonne qualité) et de l’eau fraîche.

La solution à l’itinérance animale passe par l’éducation, la sensibilisation des habitants et des dirigeants de votre quartier. Impliquez-vous auprès de ces organismes qui militent pour le contrôle des populations animales auprès de la municipalité. Votre voix peut faire une différence, ne serait-ce que dans votre entourage immédiat. Les points clés : adoptez d’un refuge et faites stériliser votre animal.

Liens utiles

Adoption :

Chatons Orphelins Montréal – COM – Réseau d’entraide, sauvetages, adoptions

http://www.spca.com

http://www.petfinder.com

Pour connaître les exigences de la Ville de Montréal concernant les animaux domestiques:

https://montreal.ca/animaux-domestiques