Pour plusieurs, l’idée de devoir placer notre animal sous anesthésie représente une barrière importante quand vient le moment d’autoriser une procédure vétérinaire. Dans bien des cas, il s’agit d’un passage obligé pour assurer la santé d’un animal vieillissant, et ce même pour des procédures considérées mineures (détartrage). L’absence de traitement est trop souvent synonyme d’inconfort à long terme pour votre protégé.
Il est vrai que toute anesthésie comporte une part de risque, toutefois , les remarquables avancées au niveau des connaissances et de la technologie nous permettent de faire de ces histoires les rares exceptions plutôt que la règle. La clé d’une anesthésie sécuritaire : connaître votre animal de A à Z. Voici quelques critères afin de guider votre réflexion.
Avant la procédure
Afin de mettre en place un protocole anesthésique adapté à votre animal (tous les médicaments ne sont pas sécuritaires pour tous les animaux), votre vétérinaire aura besoin de quelques informations de base:
Examen de santé : une évaluation complète de votre animal comme celle qui est faite lors de votre visite annuelle sera réalisée avant toute procédure. De petites anomalies comme la présence d’un souffle cardiaque peuvent parfois cacher un problème plus sérieux qui devra être pris en considération.
Bilan sanguin pré-anesthésique : votre animal couve t’il une infection? Certains problèmes métaboliques ne se manifestent que tard dans la maladie… Certaines anomalies de naissance peuvent compliquer grandement une procédure de routine. Selon l’âge et l’historique médicale de votre animal, votre vétérinaire sera en mesure de vous conseiller un profil sanguin adapté.
Chez les animaux plus âgés ou qui présentent des particularités à l’examen physique, des tests supplémentaires peuvent être nécessaires :
• Radiographies des poumons
• Échographie abdominale
• Échographie cardiaque.
De plus, certaines précautions permettent de limiter le risque de complications lors de l’anesthésie et devraient être appliquées pour tout animal subissant une anesthésie :
Cathéter intraveineux: Permet un accès rapide pour l’administration de médication en cas d’urgence.
Fluides intraveineux : Permet de prévenir l’hypotension artérielle et de traiter la déshydratation. La quantité et le type de soluté administré peut être ajustée en cours d’anesthésie en fonction des besoins de chacun.
Analgésie (anti-douleur) : Plus un animal est confortable , moins les doses d’anesthésiques (médicaments) nécéssaires pour qu’il soit endormi sont importantes. Moins la quantité de médicament est grande (particulièrement le gaz anesthésique), plus l’anesthésie est sécuritaire. Les anti-douleur peuvent être administrés dans les fluides intraveineux ou par injections.
Durant la procédure
Lorsque votre animal est assoupi, les techniciens et vétérinaires s’activent afin de récolter de l’information:
Pression sanguine : l’hypotension (basse pression) est probablement la cause la plus fréquente de complication durant et après l’anesthésie. La pression peut être mesurée automatiquement à l’aide d’un appareil électronique(similaire à l’appareil de votre pharmacien) ou manuellement à l’aide d’un appareil nommé Doppler.
Mesures du CO2 et de l’oxygène : ils sont souvent les premiers paramètres à sonner l’alarme lorsqu’un changement s’opère chez l’animal. Calculés par des dispositif nommés oxymètre de pouls (O2) et capnomètre (CO2) .
Température : la température peut être mesurée à l’aide d’une sonde rectale ou oesophagienne. Elle est particulièrement critique chez les animaux de petite taille qui ont du mal à conserver leur chaleur.
Suivi de l’électrocardiogramme (ECG) : détecte les petites anomalies électriques qui passent autrement inaperçues et qui peuvent faire toute la différence.
Des électrodes sont placées sur les extrémités de votre animal et permettent d’obtenir le fameux graphique d’activité cardiaque démontré ci-dessous.
Toutes ces informations, comme les pièces d’un casse-tête, permettent aux professionnels d’évaluer en temps réel l’état de votre protégé et d’ajuster le tir rapidement advenant une complication.
Rappelez-vous que toute anesthésie comporte un risque, mais qu’il faut également prendre en considération le risque et les conséquences de ne pas intervenir afin d’améliorer la qualité de vie de votre animal.
Toujours inquiets? C’est bien normal et vous avez le droit d’être exigeants ! Après tout c’est de votre compagnon dont on parle et il mérite les meilleurs soins, alors n’hésitez pas à poser des questions.
Informez-vous à propos des équipements et du personnel disponible pour superviser votre animal durant son anesthésie. Une bonne relation de confiance avec votre vétérinaire est votre meilleure police d’assurance.